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De Saint-Rémy-de-Provence à Arles, des Alpilles à la Montagnette, une autre Provence… Épisode 2

Eygalières et la chapelle Sainte-Sixt…

Panorama depuis le haut du village d’Eygalières

Eygalières est un lieu où vieilles pierres et nature cohabitent dans un ensemble charmant, à l’orée du massif des Alpilles et à deux pas de Saint-Rémy.
Il est dominé par un énorme rocher planté de pins et des ruines de l’ancien village. D,e cette végétation émerge une vierge blanche qui semble protéger les vignobles et les champs d’oliviers.
En montant courageusement à son sommet, on peut profiter d’un vaste panorama sur la campagne environnante et la chaîne des Alpilles.

La chapelle Sainte-Sixt

Le guide du Routard annonce : « La carte postale provençale par excellence »… C’est tout à fait vrai, c’est un décor exceptionnel.
La chapelle du XIIe siècle est bâtie sur une colline pierreuse dénuée de végétation à l’exception de quelques arbres squelettiques rongés par le soleil et déformés par le mistral. Elle sert très souvent de décor pour le cinéma.

Les Alpilles, les Baux-de-Provence et Estoublon-Mogador…

Un ciel d’un bleu franc, un écrin de verdure, une richesse agricole incroyable, de magnifiques mas, de très beaux domaines, un grand vaisseau de pierre qui veille sur la vallée…
Là où le végétal et le minéral ne font plus qu’un… Là où le vert des oliviers côtoie celui de la vigne et des arbres fruitiers pour former un grand tapis magique.

Les Alpilles

Les Baux-de-Provence

Un site unique, une forteresse qui jaillit de la garrigue, de grandes murailles de pierre qui se dorent au soleil.
Difficile de distinguer le bâti, tout se confond.
C’est un patrimoine sans pareil, certes très touristique et peu fréquentable en saison mais le panorama sur la plaine de la Crau jusqu’à la mer, la montagne Sainte-Victoire et la vallée des Baux vaut vraiment le détour.

Le château d’Estoublon-Mogador

Estoublon vient du provençal « estouble » qui signifie « ce qu’il reste sur la terre quand le blé est coupé », c’est-à-dire la paille de blé. Le blason du château d’Estoublon est une chimère qui tient une gerbe de blé. En 1971, l’ORTF tourne à Estoublon un feuilleton fleuve qui aura un succès considérable : Les gens de Mogador, tiré de la saga d’Elisabeth Barbier.
La famille propriétaire de l’époque décide d’apposer le nom de Mogador à celui d’Estoublon. Le château s’appellera désormais le château d’Estoublon-Mogador.

Arles

En premier il faut voir le marché d‘Arles et la diversité de ses forains alignés sur le boulevard…

Et puis, il faut flâner à Arles, se balader dans les ruelles ombragées bordées de beaux immeubles XVIIe, applaudir les taureaux rois dans la clameur des arènes…

Il faut aussi marquer un arrêt à la Librairie Actes Sud pour quelques achats et faire un tour à la fondation et à l’espace Van Gogh,

Et pour finir cette agréable visite, il faudra aller se poser pour un repas ou pour un verre aux nombreuses terrasses de cafés et restaurants de la place du Forum, toujours noire de monde !

Le café Van Gogh

Dans les pas de Vincent Van Gogh à Arles

Vincent Van Gogh s’installe à Arles en février 1888, la ville est pour lui la révélation de la lumière du Midi, il y réalise plus de 200 toiles et dessins.
Il y côtoie Paul Gauguin mais leur relation tourne mal. Vincent « considéré comme dangereux » est admis à l’hôtel-Dieu fin 1888, il y sera soigné après s’être tranché l’oreille avant d’être interné au monastère Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy.

Quelques toiles peintes par Van Gogh à Arles… (source internet et collection personnelle, cartes postales)

La Montagnette, l’Abbaye Saint-Michel-du-Frigolet et Maillane

La Montagnette, c’est une vraie campagne provençale, des haies de cyprès, une culture maraîchère, des villages tranquilles et des collines de calcaire, c’est le pays cher à Frédéric Mistral, ça sent bon le thym et le romarin par ici !!
Au coeur de cette petite montagne couverte de pins d’Alep, on aperçoit les flèches de l’abbatiale de Saint-Michel-du-Frigolet dont Frédéric Mistral fut pensionnaire dans sa jeunesse. C’est un lieu apaisant dans un décor très méditerranéen. On y traverse aussi quelques villages charmants, Boulbon, Graveson et Maillane patrie de Frédéric Mistral.

Maillane et Frédéric Mistral

Tout près d’Arles se trouve le village de Maillane, patrie du poète provençal Frédéric Mistral, né  en 1830 et décédé le 25 mars 1914 dans le même village.
Par son travail et ses oeuvres, le poète a réhabilité la langue occitane.
Il y écrit Le Trésor dou Félibrige qui reste à ce jour le dictionnaire le plus riche de la langue occitane. Son oeuvre capitale restera Mirèio, long poème en provençal pour lequel il obtiendra le prix Nobel de littérature en 1904.

La maison de Frédéric Mistral à Maillane, aujourd’hui son musée (source internet)

Jean Giono qui n’admettait pas d’être classé parmi les écrivains régionalistes disait de Frédéric Mistral :

Où encore dans ses entretiens avec Jean Amrouche :

Et pour finir ce beau voyage, quelques photos pêle-mêle, et quelques bonnes adresses…

  • A Eygalières, le café de la place et sa terrasse
  • A Maussane, le café de la fontaine, la boutique Jean Martin et le moulin à huile de Jean-Marie Cornille
  • Au Paradou, le village des santons « La petite Provence du Paradou »
  • Au domaine d’Estoublon-Mogador, l’huile d’olive et les vins, les beautés de la nature .
  • Aux Baux-de-Provence, le village des Baux et les carrières de lumière.
  • A Arles, les bistrots de la place du Forum, le restaurant l’Escaladou, l’hôtel de la Muette et l’hôtel de l’Amphithéâtre.
  • dans chaque village il y a des arènes, ne pas hésiter à assister à une course camarguaise. Très agréable, beaucoup de folklore et des frissons, ne craignez rien, le taureau est ROI !!
  • Sur la route : Fontvieille et le moulin d’Alphonse Daudet, les ruines de l’Abbaye de Montmajour, Novès et ses arènes, Boulbon, Graveson et son musée Auguste Chabaud et un peu plus loin Tarascon et Avignon bien sûr.

Le 15 mars 2024
Michèle Reymes

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De Saint-Rémy-de-Provence à Arles, des Alpilles à la Montagnette, une autre Provence… Épisode 1

Saint-Rémy-de-Provence


« Il est vain de vouloir réunir… »

« Il est vain de vouloir réunir ce que Dieu a désuni. Il y a deux Provences très différentes l’une de l’autre. La Basse-Provence circule à plat sur la rive gauche du Rhône. (…) La Haute-Provence déroule ses bastions de collines (…) C’est le pays sur lequel se sont éboulées les Alpes. Les collines d’altitude moyenne qui en recouvrent les trois quarts gardent encore les traces d’un bouleversement géologique alpin. » 
Jean Giono – Provence

Parlons de cette « autre Provence », celle du Félibrige, plus brillante et plus touristique , plus folklorique aussi que celle de Jean Giono. C’est vrai que l’auteur en parle peu mais j’ai pu trouver dans ses écrits des références souvent quelque peu « ironiques. »

« On entre dans les Champs Élysées… »

Saint Rémy-de-Provence

Saint-Rémy c’est Nostradamus…

Saint-Rémy, c’est la patrie de Nostradamus, il y est né le 14 décembre 1503 et est décédé le 2 juillet 1566 à Salon-de-Provence.
Nostradamus, prophète, poète, médecin, astrologue ? Qui est-il vraiment ? Il est surtout connu pour ses prédictions et ses prophéties sur la marche du monde.

Voici ce qu’en disait Jean Giono qui ne possédait pas moins de sept éditions de Nostradamus dans sa riche bibliothèque :

Saint-Rémy c’est un grand site gallo-romain…

C’est un site archéologique important qui fait face au merveilleux paysage des Alpilles, il y a les Antiques avec l’arc de triomphe, le mausolée des Jules et Glanum. Ce plateau des Antiques se situe sur la route des Baux à la sortie de Saint-Rémy.

Saint-Rémy c’est un « petit » morceau de vie de Vincent Van Gogh

Le peintre séjourna  un an au monastère Saint-Paul de Mausole, (juste avant les Antiques à la sortie de Saint-Rémy en grimpant vers les Baux) exactement du 3 mai 1889 jusqu’au 16 mai 1890 peu avant sa mort.
Il y peignit environ cent cinquante toiles toutes plus belles les unes que les autres. 
Le monastère abrite un asile qu’on appelle aujourd’hui « maison de santé Saint-Paul ».

La maison de santé Saint-Paul
Un champ de blé de Vincent (collection carte postale personnelle)

Et Saint-Rémy c’est aussi …

… La douceur provençale, un gros bourg ancré dans ses traditions et bercé par le chant des cigales, des ruelles animées, des placettes ombragées. « Ici le soleil pense tout haut, c’est une grande lumière qui se mêle à la conversation. » (Jules Supervielle –Embarcadère – 1922)
Ce sont de beaux commerces, un gros marché provençal  qui envahit tous les mercredis les rues de la cité, des fêtes provençales hautes en couleurs et marquées par le territoire et la proximité de la Camargue ; un boulevard circulaire à l’ombre des platanes et qui sent bon le Sud, une multitude de terrasses de café colorées et bruyantes, des restaurants, des arènes pour frémir un peu et applaudir le folklore des courses camarguaises.
Et si vous cherchez un peu de fraîcheur, allez vous promener le long du chemin de halage qui borde le canal des Alpines ou poussez jusqu’aux berges du lac de Peiroou, c’est le calme assuré…

A l’ombre de sa pinède, un havre de paix, le lac de Peiroou :

Le canal des Alpines et la fraîcheur de ses berges…

Saint-Rémy dispose de tout un réseau de petits canaux et du canal principal des Alpines. Ce sont des canaux d’irrigation.

Et pour finir, les courses camarguaises, alors direction les arènes !

Impossible de quitter Saint-Rémy sans au moins s’attabler quelque peu à l’envi…
Le mieux c’est de s’établir quelques jours en ville et prendre le temps de découvrir tranquillement cette cité au caractère provençal bien trempé, son folklore et ses fêtes tout au long de l’année.

Deux bonnes adresses :

  • Restaurant chez Xa : 24 boulevard Mirabeau (boulevard circulaire)
  • Restaurant Da Peppe : 2 Avenue Fauconnet (face à la place de la République)

Rdv au prochain article pour la suite de cette escapade au « bonheur des Alpilles »…

Michèle Reymes