L’Hôtel du Dragon, rue du Dragon à Paris
Départ pour Paris…
Lorsque Jean Giono montait pour affaires à Paris et sans doute aussi visiter son éditeur il avait pour habitude de descendre à l’hôtel du Dragon, rue du Dragon dans le quartier Saint-Germain-des-prés. Ce petit hôtel qui paraît charmant existe toujours.
« Je ne suis pas obligé de passer dans la ville pour aller à la gare. Je descends de la colline où ma maison est bâtie, je traverse un endroit qui s’appelle Saint-Pierre… Je rejoins la voie de chemin de fer que je longe ensuite jusqu’à la gare. »
Jean Giono – Noé
« Quel ordre sournois, le soir déjà lointain de ma première arrivée, m’a fait mystérieusement choisir cette rue, cet hôtel au nom dévorant et enflammé. »
Jean Giono – Les vraies richesses
« Quand je vais à Paris, je descends dans un petit hôtel de la rue du Dragon. Voilà sept ans que je suis fidèle à cet hôtel et à ce quartier. Je suis ainsi fait qu’il me faut des racines, non pas seulement où l’homme en a , mais à toute la surface de mon corps »
Jean Giono – Les vraies richesses
« J’ai depuis longtemps fait amitié avec le patron de l’hôtel, sa femme et son petit garçon. J’ai approché le marchand de journaux dont la boutique est à côté de l’hôtel.
(…) De l’autre côté de l’hôtel il y a un charbonnier bistrot. Quand j’arrive par le Boulevard Saint Germain le soir, la rue du Dragon est paisible et presque noire. »
Jean Giono – Les vraies richesses
Et retour à Manosque …
« Je n’ai jamais vu mon père porter quoi que ce soit, ni lourd, ni léger, mais alors jamais ! Il comptait sur ses filles ! L’éditeur de ses livres l’obligeait à effectuer assez souvent des déplacements à Paris où il descendait à l’hôtel du Dragon. Nous l’accompagnions à la gare à pied, depuis notre maison du Paraïs, en portant ses valises, papa se tenait juste devant nous… les mains dans les poches. En contrepartie, en cours de route, il nous racontait des histoires.
Au retour, la même chose se produisait, d’abord c’était une véritable joie pour nous d’aller l’attendre à la gare. Papa arrivait… avec ses deux valises, nous embrassait et nous collait immédiatement un bagage à chacune. Nous remontions à la maison, lui, intarissable sur son périple parisien et surtout visiblement heureux d’être de retour. Ces séjours dans la capitale ne l’enchantaient pas outre mesure. Il disait que le monument qu’il préférait était l’horloge de la gare de Lyon, car il la voyait lorsqu’il reprenait le train pour Manosque. »
Sylvie Giono – Propos recueillis à Manosque
Michèle Reymes