
« Si j’ai choisi cet endroit, c’est qu’il est comme un belvédère d’où se découvre toute la Haute-Provence et qu’il permet un peu de géographie. »
Jean Giono – Provence




« Devant moi s’étendait le Haut-Var avec ses déserts et ses châteaux. »
Jean Giono – Provence

« J’avais grande envie de voir le plus possible d’un pays de cette qualité. (…) Il est solidement accroché à des noms marqués sur les cartes des lieux ayant des moyens d’existence, c’est-à-dire inscrits dans le ‘Chaix’. »
Jean Giono – Provence

Saint Julien le Montagnier est une petite commune du Haut-Var sise entre La verdière et Gréoux-les-bains, à la lisière du plateau de Valensole.
Transportons nous grâce à Jean Giono dans ce panorama à 360 degrés depuis cette sentinelle qui embrasse toute la splendeur des paysages du Haut-Pays. Les photos qui illustrent ces lieux ont été prises de jour par grand beau temps mais les descriptions de l’auteur sont au crépuscule…!




« Ici, de toutes les vieilles maisons de Saint Julien se détachent de grands vols d’engoulevents et d’hirondelles de muraille. Ils crient tous ensemble parce que je suis debout sur la terrasse et que, pour eux c’est une merveille. »
Jean Giono – Provence





« Je faisais cette réflexion sur la terrasse d’une maison au sommet de Saint-Julien-le Montagnier, la forêt d’yeuses encercle étroitement le pied du rocher qui porte le village. Elle s’étend sur une bonne centaine de kilomètres carrés. On la voit de haut, parcourue par une route déserte, en ligne droite, filant vers les massifs de bronze qui à l’horizon, sépare ce pays de la mer. »
Jean Giono – Provence

« Loin dans le sud, s’élevant presque jusqu’à ma hauteur, malgré la distance, je vois la Montagne Sainte-Victoire, (…) à côté de Sainte-Victoire, entrant vers l’est, le penchant de l’après-midi éclaire le massif de la Sainte-Baume.
« (…) Remontant vers le nord-est, s’allongent, les uns contre les autres et s’étagent, les uns au dessus des autres : Le grand Bérard, Le Parpaillon, le Mont Pelat, Le Mercantour, les trois Évêchés, Allos, l’Embrunais, le Pelvoux, glacés, cassés, blancs sur le ciel noir, comme du sucre dans un sucrier d’opaline sombre. »


« (…) Au pied du Mourre de Chanier, le couchant éclaire les grands rochers de Moustiers-Sainte-Marie. (…) À cent kilomètres dans le nord, le Ferrand, l’Obiou, le Mont Aiguille et la trouée du col de la Croix-Haute jalonnent les frontières du Dauphiné.





« (…) Et glisse vers l’ouest, avec noblesse, la crête de la montagne de Lure, au delà, c’est le Jabron, les Barronnies, Vaison, Carpentras…



« La nuit touche Banon, monte le long de la montagne (je la vois d’ici) atteint le rebord du plateau, coule le long de la route départementale, s’entasse dans les fonds, submerge les fermes, se glisse de boqueteau en boqueteau, saute les murs d’enceinte de Silence, remplit la cour, les étables où les chevaux tapent du pied, la cuisine où seul, le feu de l’âtre résiste. »


« (…)
La nuit submerge Sault et la vallée, remplit les gorges de la Nesque, commence à escalader le Ventoux. (…)
Ici aussi, la nuit me cerne maintenant .(…)
Aux Baux, un maître d’hôtel met le couvert pour les bonnes fortunes romantiques. Au fond de la Camargue l’admirable soleil s’enfonce dans la terre d’or. ici c’est la nuit tout de suite noire, deux fenêtres éclairées au château de la Verdière …






« Je descends dans la maison. J’allume ma bougie … »

Saint-Martin-de-Pallières…
Dans ce même petit coin du Haut-Var à la limite des Alpes de Haute-Provence il y a un petit village entre Rians et Varages que Jean Giono semble avoir fréquenté car il écrit dans « La chasse au bonheur « :
« Je connais un petit village dans le Var ( pourquoi taire son nom ? C’est Saint-Martin-de-Pallières) qui a fait classer une prairie. Parce que cette prairie mettait une belle tache de vert sombre sur un tertre où, en effet ce vert était une bénédiction pour l’oeil. Bravo ! Il ne fallait que quelques hommes intelligents : peut-être un seul a suffi qui a persuadé les autres.
Jean Giono – La chasse au bonheur



Il semblerait aussi que en 1958 dans « Angelo », Jean Giono s’inspira du château et de son parc pour imaginer le décor du château de la Valette, résidence du marquis de Théus et de sa jeune épouse Pauline…
« – N’avez-vous rencontré personne qui vous ait dit que vous passiez à côté du château de La Valette ?
– Je n’ai rencontré personne et c’est exactement ce que je voulais. J’ai vu en effet un château. La maison de maître était fermée.(…) Je suis partie de cet endroit -là en juillet, dit la jeune femme. C’est moi qui ai fermé les fenêtres du château. Une domestique est morte brusquement après avoir mangé du melon. Vous avez vu La Valette du côté du sud ; au nord il y a un petit hameau guère plus conséquent que Claps. Le lendemain trois personnes y sont mortes. J’étais seule. Je suis allée me réfugier chez mes tantes à Manosque d’où nous venons, monsieur et moi. »
Jean Giono – Le hussard sur le toit
« Ici commence le pays de la Haute-Provence, charnière entre le Var des collines et des vallons et les cimes des Alpes du sud. Du plateau de Canjuers jusqu’au mont Ventoux, mis en scène par des lieux emblématiques comme le plateau de Valensole, la montagne de Lure ou la chaîne du Luberon, c’est dans ce décor grandiose que s’unissent Durance et Verdon au bout de leur tumultueuse course.
Plaque touristique au belvédère de Saint-Martin-de-Pallières.
Michèle Reymes – 15 mars 2025